Le gouvernement a autorisé la reprise des sports collectifs, mais pas celle des sports de combat au niveau amateur. Au Taekwondo club niortais, le président Philippe Chollet prend son mal en patience.
Dans le respect des règles de distanciation physique, quelques jeunes
ont retrouvé les tatamis ce mercredi 24 juin, non sans souffrir ! | ERIC CHAUVET
Verront-ils
un jour le bout du tunnel ? Tandis que les footballeurs, rugbymen, handballeurs
et autres basketteurs ont désormais la possibilité de pratiquer quasi
normalement leur activité sportive, les licenciés des arts martiaux rongent
leur frein. Alors qu’elle est autorisée en direction des professionnels et
athlètes de haut niveau, la pratique des sports de combat avec contact pour les
amateurs reste en effet interdite jusqu’à nouvel ordre. On a stoppé notre
activité le 15 mars, c’est une situation très difficile, déclare Philippe
Chollet, le président du Taekwondo club niortais. Notre dynamique a été
complètement cassée. Les championnats de France cadets-juniors que nous devions
organiser à Niort en avril dernier ont été annulés et tout ce qui tourne autour
de la préparation de nos jeunes athlètes est impossible.
Véritables laissés pour compte, les taekwondoïste deux-sévriennes (ils sont
entre 600 et 700 dans le département) se trouvent face un mur .
Des championnats de France 2020-2021 ?
« Les
perspectives sont encore très floues, la communication officielle n’est guère
lisible, soupire Philippe Chollet. D’un côté, on encourage les gens à reprendre
le sport, de l’autre on en interdit d’autres de le pratiquer, ou alors avec un
protocole assez strict qui dénature l’activité même ».Au club
niortais, seule une partie des cours de body Taekwondo (cocktail de musique, de
fitness et de taekwondo) a pu être organisée pendant confinement , « tous
les lundis grâce à Skype » , quand l’hapkido et le self-défense sont
restés totalement à l’arrêt.
Une éclaircie dans la grisaille est toutefois apparue le mercredi 24 juin avec
l’organisation du premier rassemblement post-confinement qui a regroupé neuf jeunes
athlètes au gymnase de Sainte-Pezenne, « dans le strict respect
des règles de distanciation et évidemment sans le moindre de contact. Mais c’est
plus une remise en forme qu’autre chose ». Privé de compétition, le Taekwondo
Club Niortais n’en restera pas pour autant inactif sur le plan local cet été. « Nous
serons présents à Niort Plage et poursuivons nos actions dans le cadre de l’ANIOS. (NDLR :Activités Niortaises
d’Initiation et d’Orientation Sportives) et de Pic’Assos
le 12 septembre prochain ».En espérant , désormais , que les athlètes ,
notamment les plus jeunes , ne se seront pas détournés de leur sport favori
pendant la longue coupure. « Chez nous la pratique en direction
des enfants est importante, précise Philippe Chollet. Tout comme le turn-over qui
est de 30 à 35% tous les ans. Mais là aussi, on nage en plein brouillard,
difficile de prédire ce qui va se passer. On jugera à la rentrée, les effets du
confinement. » Il ne devrait pas y en avoir pour ce qui est de la
pratique loisir
« qui concerne une centaine de nos licenciés (sur 130) ». Si l’avenir
de court et moyen terme semble bouché, cela n’empêche pas le club de Philippe
Cholet de se projeter à l’horizon 2021. « Nous espérons organiser
un ou plusieurs championnats de France l’an prochain ». Gageons que la
crise sanitaire ne sera plus un problème à ce moment-là.